Endurance  Ultra Trail des Templiers
22 octobre 2010
 
Fin  Aout, du côté de Chamonix, les éléments se déchainent  sur le massif du Mont Blanc, avec les conséquences  sur l’UTMB que tout le monde connaît.
Ma saison entièrement axée sur cet objectif s’en trouve donc sérieusement  amputé et le moral aussi.
Malgré la cruelle frustration et l’énorme envie de courir que je ressens,  je dois maintenant me mettre en mode « auto constructeur » et tourner la page trail afin d’assurer mon devoir de père de famille et entreprendre la construction de notre maison.
Mais voilà, les heures passées au chantier ne suffisent  pas à noyer le feu qui dévore mes jambes et mon esprit.  Alors, en marge des travaux, je profite de quelques petits créneaux  pour réaliser deux à trois séances  hebdomadaires  (d’1 h max) pour m’entretenir : un entrainement  à la Thomas St Girons. 
Après quelques semaines ainsi et quelques séances de négociation avec mon épouse Anne-Sophie et Didier Zani mon entraineur, tous deux comprennent  mon réel besoin de rebondir sur un nouvel objectif  qui ne peut être pour moi que l’Endurance Trail des Templiers.
 
Quelques semaines plus tard,  me voici sur la ligne de départ …. Pas rassuré du tout…  Avec  une sortie de 2h30 et une de 4h30 pour seule sortie longue depuis l’UTMB. Autant  dire que question jus, pas de problème. Par contre, je sais aussi que lors de la dernière sortie longue j’ai ressentie une certaine faiblesse musculaire (courbatures) seulement au bout de 2 h d’entrainement.
Qu’à cela ne tienne. Je suis bel est bien sur la ligne.
Le départ nous est donné accompagné du traditionnel air d’ERA, hymne des Templiers qui « galvanise » le sang des troupes partant à la conquête des sentiers  Caussenards. 
Une première section de 24 km nous emmène au pittoresque  village du Rosier où, après un départ prudent je pointe mon nez en 12ème position à 5mn 36 du premier. Ravitaillement  rapide et me voici reparti à l’assaut des Gorges du Tarn toujours en pleine nuit.
Si la première partie s’est montrée plutôt roulante avec la traversée du Causse Noir sur des chemins relativement  propres, cette deuxième section s’annonce plus technique avec pour commencer une belle montée jusqu’au un sentier en balcon qui nous permet de serpenter le long des gorges (en partie haute).
Il fait encore bien nuit, ce qui rend la progression d’autant moins rapide. Suivra une portion plus roulante qui nous emmène jusqu’à Ste Rome de Dolan  deuxième ravitaillement.  J’y retrouve avec grand plaisir ma chérie Anne-Sophie qui assure mon assistance et qui fait cela comme une « chef ». Le jour se lève et je repars de cet oasis en 12ème position à 9 mn 41 du premier.
Quelques kilomètre plus loin nous plongeons sur le village des Vignes où nous attend la première difficulté de cette longue section de 34km : une belle remontée du fond des gorges du Tarn pour rejoindre un sentier en balcon, qui nous permettra de redescendre ces mêmes gorges.
Dans la précipitation, j’oublie de zipper une de mes poches. Cela entraine la perte de la majeure partie de mon ravitaillement et ce après seulement quelques kilomètres. Je me retrouve avec une barre et un gel…Aïe, Aïe, Aïe !!!
Face à un début d’hypo qui se profile je profite de la présence de bénévoles dont Gille Bertrand qui me dépannent avec une barre et un gel. Plus loin je récupère Sébastien Nain qui m’offrira également un gel tout en courant un moment à ses côtés.
Cela me « requinque » un petit peu, mais ne remplit pas son homme.
Ainsi quelques km plus tard me revoilà avec de désagréables sensation de fringale. Mais la chance est avec moi et, au détour d’un sentier des spectateurs m’offrent (après resquillage insistant) un énorme sandwich … qui sera mon sauveur jusqu’au point de ravitaillement suivant.
Ouf ! J’ai bien frôlé la catastrophe et je ne peux que remercier chaleureusement  tout mes généreux sauveurs.
Cette longue portion nous mène au village de Veyrau, à l’issue d’une longue et raide grimpette. Les enfants de ce beau petit Mas accueillent les coureurs par d’agréables encouragements et petites attentions. Anne-So est aux petits soins pour moi avec un bon ravito. Elle m’annonce qu’il y a devant moi cinq coureurs qui ne paresse pas « frais ».
Je repars du ravitaillement  le premier de ces cinq coureurs. Chose que je ne savais pas à ce moment là de la course,  me retrouvant pour le coup en 5ème position.
Les parties plus roulantes qui suivent profitent  à deux coureurs qui reviennent à mon niveau mais un faux plat montant, peu avant St André de Vézine, les fait décrocher et je ne les reverrai pas.
La suite du parcours se présente comme une succession de montagnes Russes et ceux quasi jusqu'à l’arrivée. 
Quelques kilomètres avant le ravitaillement de La Roque St Marguerite, je récupère Benoît Deprévile, qui accuse un coup de « moins bien ». Je lui propose de rester avec lui, mais dans une descente technique où je me sens vraiment bien, il décroche définitivement.
La fin de cette même descente se meurt dans le magnifique village de la Roque où le 4ème ravitaillement nous attend.
A ce moment là de la course je pense évoluer aux alentours de la 7ème place, mais, la joie et l’excitation d’Anne-Sophie qui m’aperçoit à l’approche du ravito me mettent un doute plutôt…agréable ! …
Lorsque qu’elle m’annonce que je suis en fait 4ème à quelques minutes du 3ème  et qu’en plus le second, un peu plus loin, paraît  bien « entamé », la tension monte d’un cran et la phase « d’euphorie » dans laquelle je baignais déjà inonde un « chouilla » plus mes petites cellules qui pétillent d’énergie.
Ce mélange de joie et d’excitation rend le ravitaillement quelques peu brouillon, m’en faisant presque oublier mon bidon d’eau plate…
Je repars, le couteau entre les dans, bien décidé à remonter sur Floriant Racinet, alors troisième. Anne-Sophie doit rentrer sur Millau pour tenir le stand de sa course (Les Drayes du Vercors) et ne pourra donc pas assurer le dernier ravitaillement au Cade. Marion la compagne de Samuel Bonaudo se propose gentiment de prendre le relais. Vraiment sympa de sa part. Cela montre bien que l’esprit Trail est encore bien là et, je l’espère durera le plus longtemps possible.
Après quelques dizaines de minutes dans un dédalle de montés et descente toutes plus techniques et raides les unes que les autres, je talonne Floriant qui me laisse passer dans un raidillon où l’on se tiens aux arbres pour progresser.
Il s’accroche et ensemble nous rattrapons et doublons Michel Verhaghe qui est vraiment dans le dur.
Floriant décroche progressivement et je dois l’avouer, cela me réjouie à l’idée de conquérir définitivement cette deuxième place qui me fait rêver.
Mais quelques kilomètres plus loin, au profil d’une grande ligne droite je l’aperçois à guère plus d’une minute derrière. Cela me met la pression d’autant qu’à ce même moment, Franck Guilleron (en spectateur) m’annonce encore 40 minutes jusqu’au ravitaillement et ce sur un profil roulant où je ne suis pas vraiment à l’aise. 
La meilleure défense étant l’attaque,  j’en « rajoute une couche », et quel plaisir de sentir qu’il reste encore du « jus » et que les petites gambettes répondent bien.
A ce stade là je sais que Thomas (St Girons) évolue environs 45 mn devant, je ne m’en préoccupe pas et reste concentré sur cette virtuelle deuxième position.
Au dernier Ravitaillement du Cade Marion m’attend et me donne un bidon et un gel en complément, pour finir.
Lorsque je repars j’entends des applaudissements au lion qui annonce l’arrivée du troisième que j’estime à 2 ou 3mn derrière.
Enfin la descente finale. Je commence vraiment y croire et me dit que sauf problème mon poursuivant  devra vraiment se donner s’il doit revenir sur moi, car je me lâche complètement malgré les recommandations à la prudence que me lancent au vol les secouristes sur place.
Passé la magnifique grotte du Hibou et la fin du sentier technique, je dévale à grandes enjambées vers Millau où j’espère faire une belle surprise à Anne-Sophie qui doit m’attendre sur la ligne d’arrivée.
Dernière ligne droite, je suis tellement heureux et euphorique que je finis presque en sprint à pensant à Didier mon entraîneur qui nous dit toujours : « Aller, vas y mon gars c’est pas la même filière ! »
Je savoure enfin se moment si particulier, mélange de réjouissance, de joie, d’excitation… Moment éphémère mais ô combien marquant !
Cette Aventure Caussenarde s’achève donc à la deuxième place en 12h35mn à 55 mn de Thomas St Girons (11h40) le vainqueur et à 9 mn devant Floriant Racinet, troisième.
 

« Je dois de grands remerciements à Anthony Berthou le fondateur d’Effinov Nutrition, qui grasse à ses précieux conseils et ses produits m’a permis de finir enfin une course sans problèmes intestinaux, chose qui ne m’était pas arrivée depuis de nombreuses épreuves. Je suis persuadé que cela restera pour moi la clé de la réussite et du plaisir durant tout cet Endurance Trail 2010 »          
  
       
      
  
 

      
  
 

  
       
      
  
 
      
Fred Bousseau pour Endurance-trail
Nadine Banfi
RenaudRouanet.fr
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